Jour n°100 : On y est, l’absence de courbes cachées derrière de fines robes me pèse sérieusement sur la conscience. J’ai fini PornHub, et le boss de fin n’avait rien à envier à mes expériences passées. J’essaie de me rappeler de ma première copine. Elle n’a probablement que très peu de souvenirs de moi, mais cette soirée au cinéma sera le premier point marquant de mon adolescence. Salle n°9, les lumières s’éteignent progressivement. Elles laissent le champ libre à de longs baisers baveux, à la découverte du corps féminin au détour d’une main glissante, le tout sur un fond de navet hollywoodien mal doublé mêlant soucoupes spatiales et dictature stalinienne. À un âge où on est trop jeune pour sortir en soirées, et trop vieux pour croire aux cigognes, les salles de projection sombre du septième art se transforme en royaume de la découverte des sens. Les pornos fantasmés qui nous bercent depuis le début de notre puberté sont à des années lumières d’égaler les sensations découvertes ce jour-là.