Jour n°60 : Avec du recul, ma cellule n’est pas très différente de mon premier studio de 18m², les ébats amoureux et les soirées alcoolisées en moins. Face à la gamelle de ce midi, une plâtrée de pâtes trop cuites baignant dans leur fameuse sauce à l’eau, je suis nostalgique des petit plats du dimanche de ma mère. Servis à midi, après une matinée en after à ingurgiter toutes sortes de drogues dures, ils avaient une saveur particulière. Le corps engourdi, l’haleine fétide, entre remontées d’alcool et redescentes d’acide, mes larges pupilles n’avaient d’égal que la portion démesurée de spaghettis présente dans mon assiette. La cuisson al dente, la sauce aux herbes, quoi de mieux pour entamer une sieste psychédélique entre cauchemars et conscience onirique. Peut-être que la drogue me manque un peu...