Je ne suis pas lavé de tous péchés, mais ce voyage en leur sein m’avait ouvert les yeux. Je me sens seul, comme tous les soirs, j’erre sans but dans les ruelles sombres du centre-ville. Il est 2h du matin, la pluie fraîchement tombée fait scintiller le bitume à la lumière des lampadaires, il n’y a aucun bruit, à part les écoulements des gouttières et quelques sons de télévision lointains à peine perceptibles. J’adore l’odeur caractéristique de la pluie, ça m’apaise, me détend, mais cette dernière se voit remplacée par une autre fragrance que j’apprécie encore plus. L’odeur du haschich brûlé fraîchement coupé. Tel un chien errant flairant une piste, je cherche désespérément d’où vient cet arôme délicieux. Cela me mène à une fenêtre du rez-de-chaussée dont les volets à peine entrouverts laissent échapper ce doux parfum. Je les ouvre délicatement et tombe sur un spectacle autant étonnant que magnifique. Une superbe jeune femme, assise en tailleur sur un lit à baldaquin, clope au bec, détaille un 100 grammes en petite tenue. Elle a l’air d’être d’origine latine, de longs cheveux bruns caressent ses seins refaits, laissant apparaître une taille fine et des hanches généreuses. J’entrouvre encore un peu mais un grincement révèle ma présence, elle sursaute en me voyant, son visage est tendu, apeuré, mais en l’espace de quelques secondes, nos regards se transforment en tendresse et n’arrivent plus à se quitter. Un véritable coup de foudre.